En avril dernier, le Centre Phi et les différents paliers de gouvernement annonçaient la création d’un concours d’architecture international visant à établir un nouveau centre pour abriter des studios ainsi que des locaux de médiation et de recherche.
PHI Contemporain proposera des lieux adaptés pour accueillir des expositions et des œuvres en nouveaux médias. Grâce à ce projet architectural, PHI sera accessible au plus grand nombre et améliorera l’offre culturelle du Vieux-Montréal. L’initiative a pour intention d’exposer des collections d’artiste en art immersif et vidéo.
Un quartier plus qu’historique
Le nouvel espace culturel se trouvera sur la rue Bonsecours entre les rues Saint-Paul et Notre-Dame. Les travaux comprennent notamment la restauration de deux bâtiments patrimoniaux parmi les plus âgés de Montréal, dont la maison Pierre du Calvet et ses annexes, construites vers 1770, et la maison Louis-Viger, érigée vers 1765.
D’abord ouverte en 1758, la petite rue Bonsecours quant à elle est une des plus photographiées du vieux Montréal avec une vue sur la chapelle de Notre-Dame-du-Bon-Secours
Louis Viger fait construire cette maison vers 1765 et tout indique que la façade de cet immeuble date vraisemblablement des années 1830. Probablement quand le fils, Louis-Michel Viger apporte des modifications majeures à la maison en la rehaussant d’un étage et en rénovant en pierre de taille, plutôt que d’entreprendre l’aménagement d’un nouvel immeuble.
Après avoir acquis le lot de sa belle-famille, le marchand huguenot Pierre du Calvet fait construire cette maison en 1770-1771. De 1780 à 1783, du Calvet est emprisonné en raison de ses démêlés avec la justice suite à l’occupation américaine de 1775-1776. Après son décès en mer en 1786, sa maison est saisie puis vendue en 1789.
L’ensemble des immeubles du Calvet furent une épicerie, une auberge, un barbier et un restaurant. Le Musée des Beaux-Arts s’y installera même pendant une courte période. En 1998, cet ensemble est reconverti encore une fois en auberge et en 2010, la maison du Calvet demeurait néanmoins en attente d’une véritable intégration à l’auberge ou d’une vocation qui lui soit propre.
Souhaitons que cette fois-ci soit la bonne pour ces deux maisons de pierre qui en ont vu d’autres depuis plus de 250 ans.
Le Phi Contemporain
Les Lauréats furent donc annoncés vendredi et c’est le cabinet d’architectes Kuehn Malvezzi, basé à Berlin, et Pelletier de Fontenay, basé à Montréal qui travailleront en consortium pour réaliser le design
La proposition tisse ensemble les bâtiments historiques et les nouvelles structures en un paysage sophistiqué pour la présentation et l’engagement avec l’art et la culture contemporains. Le jury a estimé que les architectes ont résolu la complexité du site avec originalité et intelligence.
La nouvelle structure seront tous visible de la rue, ce qui permet aux passants d’apprécier les multiples couches du site de l’extérieur et renforce la mission qu’institution véritablement publique.
Muni d’une enveloppe budgétaire de 47?280?000 $, le concept propose de mettre en valeur nos bâtiments historiques originaux et du point de vue de la préservation, les structures sont purgées de leurs décorations intérieures et gardées intentionnellement nues, révélant les caractéristiques élémentaires de l’architecture patrimoniale ainsi que de nombreuses traces historiques accumulées au fil du temps.
Opinion
D’abord, remplacer un espace vide qui sert de stationnement est toujours le bienvenu, plus particulièrement dans le Vieux-Montréal. Or voilà, la rue Bonsecours aurait peut-être mérité un espace vert, un parc de quartier
Ne vous trompez pas, je n’ai rien contre le mélange des architectures modernes et patrimoniales. De plus, l’aménagement muséal présenté pour le nouveau Phi Contemporain est tout simplement superbe, mais je me demande ce que le verre viendra ajouter à une rue encore en pavé avec des immeubles tirés des 18e et 19e siècles.
Cela étant dit, je vais attendre de voir le résultat en 2026 avant de m’avancer.