L’Instagrammabilité d’un espace vide

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La majorité d’entre nous avons maintenant un appareil photo dans nos poches prêt à dégainer à tout moment qui rendrait Ansel Adam jaloux munie de filtres dignent d’Annie Leibovitz.

Il est de plus en plus banal de photographier chaque instant de notre vie. Qui n’a jamais pris une photo de son assiette dans un beau restaurant, qui n’a jamais pris une photo de son hôtel avec une vue incroyable, qui n’a jamais pris une photo de l’aile de l’avion qui vous emmènera dans une destination mystère, pour ensuite les publier sur Instagram ?

#VerdunLuv

Voilà quelques années, j’ai levé mon chapeau à l’équipe d’Aéroports de Montréal d’avoir embrassé les réseaux sociaux visuels de façon originale. Quelques années plus tard, la tendance de l’instagrammabilité est un phénomène qui a pris de l’ampleur, surtout dans l’urbanisme de nos villes.

L’ancienne ville devenue arrondissement Verdun fut un des premiers arrondissements à s’approprier son propre mot-clic (#hashtag) avec le populaire #VerdunLuv forgé par le chroniqueur Murphy Cooper en 2013.

Auourd’hui, je lève à nouveau mon chapeau à l’équipe derrière la promenade Wellington qui avec un peu d’imagination a réussi à transformer un espace vide, souvent malpropre de sa rue commerciale en une destination visuelle pour les influenceurs.

La petite ruelle

En 2017, l’équipe de la promenade Wellington partage sur sa page Facebook la photo suivante avec le commentaire d’une dame que j’imagine charmante « Pourquoi photographier cette toilette à ciel ouvert… ? Verdun Luv… Vraiment? » 

Tiré de la page Facebook de la Promenade Wellington

Je ne sais pas si ce commentaire élogieux a inspiré la bonne personne, mais il n’en faudra pas plus pour que quelques mois plus tard, grâce à un aménagement réalisé dans le cadre du PARKing Day Montréal 2018, ce même cul-de-sac ressemble à ça.

Tiré de la page Facebook de la Promenade Wellington

Depuis, la ruelle connue sous les noms de Ru’Well ou Ruelle enchantée s’est permise différentes itérations selon l’humeur des saisons et sa popularité n’a fait que grimper. Les bars environnants et les restos branchés ont sûrement également aidés.

La ruelle atteindra certainement son erre d’aller lors des fêtes de 2020 avec une installation plutôt élaborée de saison.

Suivra cet été, probablement ce qui est l’installation la plus connue, le gorille des artistes Laurence Vallières, Louis Divaret et Frédéric Estimbre.

No’Well dans la Ru’Well.

«Fast Forward » à maintenant ou l’espace, encore une fois, s’offre un nouveau look du temps des fêtes que je vous invite à visiter.

Face à la tendance, beaucoup d’entreprises ont dû changer leur stratégie de communication et le tourisme local n’échappe pas à ce phénomène.

Équipé d’une rue commerciale de quartier très active, d’une plage urbaine trop populaire pour certains, d’une de plus moderne Maison de la Culture et d’une des plus belles pistes cyclables sur les berges du fleuve. « Asteure » munie d’une petite ruelle instagrammable entre un Dollarama et l’Armée du Salut, force est d’admettre que l’arrondissement à su tirer avantages de cette guerre des communications.

Parce que, comme Murphy Cooper nous disait en 2013, verdun ce n’est pas ark! #VerdunLuv

Commentaires

Martin Bérubé Écrit par :

Amoureux de Montréal, fasciné par l'histoire de la ville, son urbanisme et sa toponymie, ni historien ni spécialiste du sujet, Martin n'était même pas né à l'époque de 99% des sujets discutés de ce site. Il aime trouver des réponses aux questions qui sont posées. Les billets que vous lisez ne sont que les résultats de la quête vers des réponses et le besoin de partager.