La construction du Centre de Soccer de Montréal a débuté sur les terrains de l’ancienne Carrière Miron pour culminer en début 2015. Le bâtiment d’environ 10?000 mètres carrés et d’une valeur réévaluée de 40 millions pourra accueillir de nouveaux joueurs du ballon rond. À noter que 12,7 millions viennent des gouvernements provinciaux et fédéraux et qu’un terrain extérieur équipé fera son apparition pour une valeur ajoutée de 11 millions suite à l’ouverture du terrain intérieur. Ceci étant dit, le projet LEED-Or a ces détracteurs. A-t-on besoin d’un centre complet pour ce sport qui pour certain est encore considéré comme marginal?? Pourquoi dépenser ce montant d’argent public pendant que nous essayons de joindre les deux bouts dans le budget de la ville?? Pour connaître mon point de vue, vous devrez attendre à la fin de ce billet.
En 1914, les Carrières Labesse commencent à y extraire du calcaire et/ou on la transformait en béton servant à la construction de plusieurs édifices encore debout dans le centre-ville de Montréal aujourd’hui. De la place Ville-Marie au Complexe Desjardins en passant par la voie maritime. Les frères Miron qui opèrent aussi une cimenterie achètent la carrière Labesse ainsi que d’autres petites carrières adjacentes et leur donnent leur nom qui restera jusqu’à la fin. Les deux cheminées rayées rouges et blanches, icônes de la pollution de Saint-Michel font partie du décor et tout comme bon ouvrier dans la révolution économique de Montréal, les gens sont fiers d’y travailler et d’habiter les alentours. D’autres exemples de ce genre de fierté peuvent être vus dans les histoires des ouvriers des Shop Angus, de la Grand Trunk ou de plusieurs compagnies lorgnant le canal Lachine dans Saint-Henri.
Dans les années 70, au moment où l’on commence à comprendre le concept de la pollution environnementale, plusieurs citoyens débutent les démarches pour faire fermer ou du moins améliorer leur qualité de vie, les Michelois (résidents de Saint-Michel) montent aux barricades (fabriquée en béton). En 1979, un combat mené par les groupes citoyens débute contre les Carrières Miron. L’Association pour la défense des droits des Michelois (ADDM) voit le jour en juillet 1979, elle a pour but de réunir les différents organismes et groupes de citoyens du quartier pour faire pression contre l’entente entre Montréal et Miron. En mai 1984, la Ville de Montréal annonce son intention d’acheter le terrain et les bâtiments de la carrière Miron. Selon les termes de l’entente, la carrière devait cesser l’exploitation de toutes ses unités de production (carrière et cimenterie) le 1er octobre 1986. (Source Journal de Saint-Michel)
La réjouissance est de courte durée, les résidents apprendront rapidement que le trou causé par plus de 72 ans de creusage fera un endroit parfait pour enfouir les déchets de la ville, enfouissement qui était déjà commencé depuis 1968 par les frères Miron. Les deux chandelles, avec misère comme si elles ne voulaient pas disparaître des carrières furent mises à terre le 17 avril 1988 sous les applaudissements de beaucoup de résidents. Après tout, les démolitions contrôlées par explosif n’arrivent pas tous les jours à Montréal. En 1995 le «?Maire Vert?» Pierre Bourque transforme le dépotoir en ce que l’on connaît aujourd’hui comme le Complexe Environnemental Saint-Michel et le trou/dépotoir fait maintenant place à un immense parc et nos déchets domestiques montréalais sont redirigés vers les sites de Lachenaie, Sainte-Geneviève, Sainte-Sophie des Laurentides et de Saint-Nicéphore. La réception des déchets prendra officiellement fin en 1993. L’autre carrière, la Francon, beaucoup moins polluante, donc avec beaucoup moins d’histoire mets ses camions aux rancards en 1986 et devient un des dépôts importants à neige de Montréal.
Les années 90 et début 2000 voient la construction du centre Gazmont, du siège social du Cirque du Soleil, de l’école de cirque, la Tohu et du centre de Skateboard le Taz. Le Complexe Environnementale Saint-Michel accueil aujourd’hui que les feuilles mortes tirées de ramassage de la ville pour le compost. Il est donc évident que ce quartier est, malgré son histoire riche, relativement nouveau avec de nouvelles constructions et de nouvelles pensées. C’est dans cette idéologie que le Centre de Soccer de Montréal prendra sa place. (Source Source Source)
C’est suite à un concours de design qu’un de mes architectes préférés gagne le concours pour ce qui deviendra le centre de soccer. Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architectes nous présentent un terrain de foot intérieur ayant des allures extérieures aux lignes droites et angulaires incluant beaucoup de murs vitrés ayant une lumière naturelle à condition que le soleil soit dans le ciel montréalais. N’étant pas architecte de nature et ne pouvant pas entrer dans les détails techniques sans faire semblant de m’y connaître, la ville de Montréal a lancé sur son compte YouTube comme par hasard une vidéo très intéressante expliquant le projet. Ce qui me sauve beaucoup de clavier et de recherches sur un sujet où je ne m’y connais pas assez. Merci, YouTube, je t’aime.
Maintenant, la raison pour laquelle vous êtes venu sur le blogue, mon opinion (sérieusement???). Par souci de transparence, je tiens à vous dire que je suis un amateur de Foot, du Ballon rond, de soccer. Vous n’avez qu’à suivre mon compte Twitter lors des matchs de l’Impact pour voir que je prends cela au sérieux. Pas autant que le Hockey, mais un bon deuxième dans la sphère sportive de MTL. Ceci étant dit, j’ai grandi dans un Montréal où tous les garçons de mon âge jouaient au hockey et que chaque ville avait son aréna et ses équipes de Bibite à Junior. Avec les nouveaux immigrants et la globalisation des médias, le soccer a définitivement pris sa place. Mais, le soccer reste un sport d’été, et utiliser l’argument de pouvoir jouer 12 mois par année reste un peu bizarre, après tous les jeunes et moins jeunes qui jouent au soccer l’été, vont souvent jouer au football à l’automne et au hockey l’hiver. Je sais que dans l’ouest, le SoccerPlexe Catalogna a une utilisation constante et que son arrivée dans cet endroit pratiquement 100 % industriel a fait revivre un quartier qui en avait bien besoin.
L’autre argument en faveur du projet est simplement de pousser les jeunes et moins jeunes à faire du sport et courir un peu. Si, tout comme le Centre Aquatique du Parc Olympique, ce centre de soccer est associé à d’autres activités tels un gym ou quelques terrains d’entraînement, il pourra aider les résidents du quartier à profiter des installations sans nécessairement être amateur de soccer. Avec son architecture moderne en bois et une certification LEED qui se veulent un pied de nez à l’histoire néfaste des carrières Miron, le Centre de Soccer de Montréal sera le bienvenu dans le grand parc qui prend maintenant place sur ce qui était autrefois une cicatrice de la ville. Le Centre qui sera situé dans la partie nord tout prêt du Taz dans cet espace en développement qui ne se verra qu’amélioré par sa construction.