Avec les festivités populaires du 375e, l’Histoire avec un grand H de Montréal devra prendre sa place plus que jamais. Pour nous, cela commence souvent par les publications et les textes qui sans relation directe avec les fêtes de 2017, tombent à point dans cette année spéciale. C’est le cas pour le livre Traces de l’Histoire de Montréal publié chez les Éditions du Boréal le 31 janvier dernier. Sous les plumes et les recherches de trois auteurs, soit Paul-André Linteau, Serge Joyal et Mario Robert, le document nous présente de façon iconographique en cinq grands chapitres, Montréal et son histoire depuis sa fondation.
Par souci de transparence, je tiens d’emblée à vous avertir qu’une copie du livre m’a été envoyée à titre de critique. Par contre, cela ne change en rien mon jugement de l’œuvre ainsi du fait que je me le serais procuré de toute manière.
Une petite idée de qui est derrière le livre vous permettra de voir que les auteurs avaient plus que les connaissances nécessaires à la publication d’un tel document. Paul-André Linteau n’est rien de moins qu’un des pionniers de l’histoire de Montréal. Enseignant à l’UQAM et codirecteur du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de la ville. Nous avions fait ici-même une critique de « La Rue Ste-Catherine » en 2011 et publié par l’historien. M. Linteau est aussi lauréat du Prix Léon-Gérin en 2012, prix décerné par le gouvernement du Québec et qui reconnaît la carrière exceptionnelle d’un scientifique dans l’une des disciplines des sciences humaines. Serge Joyal est un réputé collectionneur d’art, grand défenseur de l’histoire de Montréal, juriste, sénateur et élu à la Chambre des communes de 1974 à 1984 dans les circonscriptions d’Hochelaga-Maisonneuve et de Maisonneuve-Rosemont. Grand philanthrope, il fait don d’œuvres d’art au Centre canadien d’architecture, au Musée des Beaux-Arts de Montréal et au Musée de la civilisation de Québec pour ne nommer que ceux-là. Sa collection a été grandement utilisée dans la création de ce livre. Le dernier et non le moindre, Mario Robert, historien, chef de la section des archives de la ville de Montréal et chroniqueur sur MaTV avec ces chroniques Montréalité entre autres. M. Robert est avant tout une ressource inestimable de connaissances sur la ville et son histoire ayant à portée de mains, jour après jour, des documents institutionnels et privés qui constituent les archives de la Ville. Il n’y a pas mieux que ce trio pour parler d’une histoire qui se déroule sur presque quatre siècles.
Le livre illustré est séparé et structuré en cinq sections bien distinctes de l’histoire de Montréal : l’émergence d’une ville française (1642-1760); le pôle commercial britannique (1760-1850); la métropole canadienne (1850-1914); les accents américains et modernistes (1914-1967) et la métropole québécoise et ville internationale (1967-2017). Chacun des chapitres débute avec une brève, mais très constructive mise en contexte, nous plongeant dans l’époque et qui permet de nous replacer dans la période historique mentionnée. Viennent ensuite multiples pages remplient d’images, de photos, de gravure et d’objets tirés de la période nous expliquant la signification importante de chacun d’entre eux dans l’histoire de la ville. L’œuvre se distinct en offrant des images qui ont rarement été vues et même rassemblées dans une seule et unique publication. Les collections des Archives de la ville, les collections privées de Power corporation et de Serge Joyal ainsi que celles de grands musées à Montréal, Québec et Ottawa ont toutes été mis à contribution et fouillé au peigne fin pour en trouver les plus belles images de Montréal. Si dans la période française on parle de la fondation de la ville jusqu’au début de la maison moderne, on passe en revue tout ce qui touche Montréal par la suite, le déplacement du centre-ville, la création des plexes montréalais, autant des années Jean Drapeau et Camillien Houde jusqu’à la création de la Maison Symphonique. C’est un mélange sans structure et pourtant très clair de ce qui touche Montréal, époque après époque. On évoque également les débats importants qui auront frappé la ville, de la Grande Paix à l’embourgeoisement en passant par les grandes guerres et les épidémies.
Il est difficile de critiquer un livre qui en donne autant pour les yeux et l’imaginaire. Le seul bémol, ce genre d’ouvrage se porte très bien à une publication de type livre de table à café (beau-livre) que vos amis peuvent feuilleter pendant une visite à la maison, habituellement dans un plus grand format et à la couverture rigide. Je sais que le choix de couvertures souples a tout simplement été choisi par souci d’économie et de lui offrir une plus grande disponibilité a tous au lieu d’un groupe sélect.
Est-ce que je vous suggère l’achat de ce livre? Bien sûr que oui. Sous les 30 $ chez Amazon ou Renaud-Bray, Traces de l’Histoire de Montréal reste abordable et à la portée de tous. Une lecture plus qu’intéressante si vous croyez que les festivités du 375e manquent dans le volet historique (de la motoneige acrobatique ou un rodéo au centre-ville ne sont pas considéré comme des événements à saveurs historiques en passant). Je vous garantis que vous découvrirez quelque chose que vous ne saviez pas sur votre Montréal. Il est possible de lire ce livre en une courte période, mais voilà ce que je vous suggère, ce n’est pas un livre qui se lit avant d’aller se coucher, c’est plus un ouvrage que tu lis avec Google à porté de main, prêt a être utilisé quand vous tombez sur un petit lingot d’information qui pique votre curiosité et sur lequel vous aimeriez en apprendre plus. Ce livre est une bougie d’allumage pour ceux qui veulent toujours en apprendre plus.