Le Masque

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Le masque de Clint Benedict..
Le masque de Clint Benedict..

Quand je parle de masque de gardien, les noms de plusieurs «?goalers?» vous viennent à l’esprit. Gerry Cheevers avec ses cicatrices, le bleu-blanc-rouge de Ken Dryden ou les aigles d’Ed Belfour. Mais si je parle des débuts du masque de gardien, probablement que 99,9 % d’entre vous vont me nommer Jacques Plante.

Voici l’histoire telle que nous la connaissons. Plante croyant avec raison que son visage ne devrait pas « manger du rubber » décide de créer un masque pour protéger son joli minois. L’entraîneur Toe Blake, ayant l’impression que le masque pourrait empêcher son gardien vedette de bien voir la rondelle ou le jeu dans son ensemble refuse que celui-ci le porte durant les matchs, le permettant durant les entraînements.

Durant une partie à New York, Andy Bathgate des Rangers de New York fracture le nez de Jacques Plante. 200 points de suture plus tard, il convainc le « coach » de porter son masque à défaut, il ne revient tout simplement pas sur la glace. Les Canadiens gagnent 3-1, Plante utilise le masque tout au long de sa guérison et les Habs continuent sur leur séquence victorieuse. Prouvant à Blake que le masque n’est pas un problème après tout.

Le visage du gardien Terry Sawchuck capturé par Life Magasine. avant l'arrivé des masques.
Le visage du gardien Terry Sawchuck capturé par Life Magasine, avant l’arrivée des masques.

Dès lors, Jacques Plante est reconnu pour l’invention du masque de gardien. Or, le masque a déjà fait plusieurs apparitions avant ce match de novembre 1959. Le Montreal Gazette mentionne dans son édition du 18 décembre 1903 qu’un gardien des Malboros de Toronto, Eddie Giroux, a débuté la partie avec un masque de receveur de Baseball, mais que celui-ci l’enleva avant la fin du match trouvant sa vision réduite.

Autre exemple, en 1927, Elizabeth Graham était membre de l’équipe féminine de l’Université de Queens porte un masque d’escrime pour un match. Ici et là des gardiens recherchent de différentes façons de se protéger, mais jamais dans les ligues majeures.

Elizabeth Graham et son masque en 1927
Elizabeth Graham et son masque en 1927

C’est en 1930 que Montréal a le droit à son premier justicier masqué. Clint Benedict aussi surnommé « Praying Bennie », un Ottavien portant les couleurs des Marroons de Montréal. Benedict prend la décision, après un lancer foudroyant d’Howie Morenz qu’il reçoit en plein visage durant un entraînement, de se présenter sur la glace lors du prochain match contre Chicago arborant un masque moulé en cuir.

Après une défaite de 2-1, le morceau de cuir ne reviendra qu’en entraînement, ne revoyant jamais un match officiel, « Bennie », blâme le masque pour la défaite avançant que le masque lui obstruait la vue.

Les masques ne font tout de même pas légions et ce n’est pas avant les années 60 que le port d’un équipement protecteur pour le visage devient normal et ce n’est pas avant la saison 2010-2011 que le livre des règles de la Ligue nationale de hockey est changé.

Il est maintenant possible d’y lire que le gardien DOIT porter un masque quand auparavant il était possible de lire que le gardien PEUT porter un masque, une nuance un tant soit peu quand même importante vous ne trouvez pas?

Jacques Plantes, 1er novembre 1959.
Jacques Plantes, 1er novembre 1959.

Commentaires

Martin Bérubé Écrit par :

Amoureux de Montréal, fasciné par l'histoire de la ville, son urbanisme et sa toponymie, ni historien ni spécialiste du sujet, Martin n'était même pas né à l'époque de 99% des sujets discutés de ce site. Il aime trouver des réponses aux questions qui sont posées. Les billets que vous lisez ne sont que les résultats de la quête vers des réponses et le besoin de partager.