Qui dit YUL, dit Montréal. Le code de l’aéroport est aussi branché à Montréal que LAX est pour Los Angeles, ces trois lettres sont presque devenues une marque de commerce en soi. Mais d’où vient ce YUL? Pourquoi l’aéroport international situé à Dorval porte-t-il cette désignation?
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Le sujet en est mystérieux et ce fut relativement difficile de trouver pourquoi ce code y est associé et en effectuant quelques recherches de bases, nous avons remarqué qu’il n’y avait pas vraiment de consensus. Les amateurs et experts en aéronautique sur les forums de discussion sur le thème mentionnent que le UL de Montréal ou le YZ de Toronto n’étaient que des lettres choisies au hasard.
Mais cette explication est insuffisante pour une industrie où absolument rien n’est laissé au hasard.
À quoi ça sert?
Deux institutions internationales sont responsable des codes de désignations pour les aéroports du monde entier. L’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) adopte les normes et recommandations réglementant la navigation, le partage des fréquences radio, les licences du personnel d’aviation, la circulation aérienne et elle définit aussi les protocoles à suivre lors des enquêtes sur les accidents aériens.
OACI est une agence spécialisée des Nations-Unis situés à Montréal qu’il ne faut pas confondre avec IATA (Association Internationale du Transport Aérien) qui est une association privée d’entreprises aériennes et dont le siège social est également localisé à Montréal. L’organisme regroupe presque 300 compagnies aériennes et représente environ 95 % du trafic mondial de passagers.
Les codes de l’OACI comportent quatre lettres et ceux de l’IATA, trois. Dans le reste du monde ces codes n’ont rien en commun, par exemple, Paris Charles-de-Gaulle possède les codes de LFPG pour un et CDG pour l’autre.
Par contre cette règle diffère pour le Canada et les États-Unis où les codes IATA sont simplement précédés d’un C pour nous et d’un K pour nos voisins du sud, LAX de Los Angeles devient donc KLAX.
Les codes les plus souvent utilisés par les agents de voyages et les professionnels de cette industrie se concentrent habituellement sur les codes à trois caractères de l’IATA. Au cours des années 30, au moment où la quantité d’aéroports augmente de façon exponentielle, le besoin de trouver une manière de les identifier devient une priorité.
Durant cette période, le Canada réussit à réserver la totalité des codes commençant par la lettre Y qui n’était pas déjà utilisée par les aéroports internationaux. Le Y à cette époque sert aux autorités gouvernementales à l’identification des stations météorologiques. En général, une aérogare qui possède une balise météo porte le code « Y## » et celle qui n’en avait pas était juste « ## ». La légende veut que l’ajout du Y signifie « Yes », soit dans le sens de Yes (oui) il y a une station météo.
L’aéroport de Dorval
Quand il fut décidé que l’aéroport de Montréal inauguré en 1927 et situé alors à St-Hubert (YHU) ne pouvait plus satisfaire les besoins importants de la métropole. Le ministre des Transports achète les terres où se trouve la piste équestre du Dorval Jockey Club. L’endroit est choisi pour sa météo clémente habituellement sans brouillard, son terrain plutôt plat et assez loin de toutes résidences.
Comme le but de ce billet n’est pas de faire l’histoire de l’aéroport international de Dorval. Notons simplement que celui-ci ouvrira le 1er septembre 1941 et que depuis, il n’est plus tout seul dans un champ.
Mais le UL?
Si YVR c’est Vancouver, YOW pour Ottawa ou encore YSJ pour Saint John. Il faut définitivement éliminer le hasard qui n’existe pas dans une industrie où le nombre de boulons sur un appareil est calculé à l’unité près.
Avant l’arrivée de l’OACI et de l’IATA, les aéroports canadiens étaient sous la gouverne de l’aviation royale canadienne qui eux utilisaient les codes à deux lettres des balises radio pour identifier les aérogares.
Quand le département du Transport du Canada prend la gouverne de cette tâche, il a juste continué la pratique de désignation de deux lettres. Or, quand est venu le temps de passer aux codes de trois et quatre caractères, les codes déjà existants se sont vus précéder de ce fameux Y.
À Kirkland, au bout de la Rue de Grenache, dans un cul-de-sac, se trouve une balise non directionnelle de NAV Canada. Cette balise émet continuellement un signal en code morse sur la fréquence de 248khz.
Vous l’aurez alors deviné, si vous y allez de ce que nous avons déjà appris. Les aéroports canadiens possèdent toutes les désignations Y pour des raisons historiques et ce radiophare morse de Kirkland, prêt de Dorval détient la nomination de UL.
En additionnant le résultat de nos recherches cela nous dévoile le mythique YUL.
Et c’est pareil pour l’aéroport de Mirabel qui lui possède plusieurs balises, ZMM, ZMX et ZMR, c’est le MX qui fut retenu pour la désignation de ce qui est maintenant l’aéroport commercial qui possède les lettres YMX.
Il est aussi possible de croiser la désignation YMQ qui est réservée pour le terminal de Montréal, soit l’unité de contrôle qui inclut YUL, YHU et YMX. Pour « Y » Montréal Québec.
Pour les curieux, voici comment sonne le radiophare si vous avez l’équipement pour l’entendre.
Ça n’explique pas tous les aéroports et hydroaérogares et héliports qui se trouvent dans la grande région métropolitaine que vous pouvez voir sur la carte ci-bas. Mais, voilà le mystère est résolu pour YUL.
Il vient des ondes radio encore utilisées aujourd’hui pour des raisons de communications. YUL c’est plus que des lettres, ça fait partie de notre histoire depuis plus de 74 ans.
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