Voici le contexte, depuis 2011, la ville de Montréal effectue de grands changements dans le carrefour Henri-Bourassa Est et Pie-IX. C’est le même type de travaux qui ont été faits aux coins du Parc et des Pins voilà quelques années, on remplace donc le viaduc de type autoroute datant de 1938 par un carrefour plus humain et plus sécuritaire à emprunter.
Ces travaux serviront également à une meilleure intégration de la fameuse ligne de Service Rapide par Bus (SRB) Pie-IX qui elle, s’éternise depuis plusieurs années déjà.
Le pont Pie-IX n’est pas le plus achalandé à traverser la Rivière-des-Prairies avec ces 81 000 véhicules par jour, mais assez de gens y passent pour que le coin soit des plus importants dans la bonne gestion de la circulation pour le secteur de Montréal-Nord.
La traversée débouche donc sur des installations datant de 1937, soit l’année de l’inauguration du pont et où l’achalandage n’était pas le même, à un moment dans l’histoire où les urbanistes ne pensaient pas que leurs installations verraient autant de roues qu’ils en roulent aujourd’hui.
Parlant de roue, «?La Vélocité des Lieux?» l’œuvre sculptural qui embellira ce nouveau carrefour Henri-Bourassa-Pie-IX. De ces 18 mètres, la grande roue se veut une ode aux transports alternatifs et non à la Ronde comme certains «?trolls?» se sont amusé à dire.
Cette roue de vélo géante est entourée de cinq structures d’autobus stylisées. Gagnant d’un concours pancanadien organisé par le Bureau d’Art-Public de Montréal, le Groupe BGL de Québec, formé des sculpteurs Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière, disposera d’un budget de 1,1 million pour sa réalisation.
Malheureusement, les médias ont tourné cette bonne nouvelle en historie de gros sous. Les grands titres pouvaient se lire «?Une grande roue de 18 mètres de 1,1 million $ à Montréal-Nord?» ou «?Montréal dévoile la plus coûteuse œuvre d’art public au Québec?» ce qui a eu comme effet de lire ce type de commentaires sur leur site web. «?je regrette, mais ça sent la magouille à plein nez?», «?Une fausse grande roue sac……., à part faire rire encore de nous autres pis de coûter les yeux de la tête…?» ou le merveilleux «?Une grande roue a l’image de Montréal, ça tourne en rond?!?».
Ces commentaires, tous tirés du site web de Journal de Montréal qui l’on sait bien, est lu par des gens sensés et bien articulés, représente quand même le doute de la populace quand nous parlons d’argent.
Ces chialeux cyniques ne comprennent pas que pour aider un quartier tel que celui de Montréal-Nord qui a mauvaise réputation, il n’est pas juste nécessaire d’avoir des écoles, des programmes sociaux et des habitations à loyer modique. Il faut aussi que les résidents se sentent fiers de leur milieu, ils doivent pouvoir être heureux de dire que la ville s’occupe de leur environnement autant qu’ils s’occupent d’eux. Embellir la ville c’est aussi embellir ces habitants.
Malgré mon optimiste, il est vrai que ce ne sera pas long avant que l’œuvre qui sera installée en 2015 soit vandalisée, c’est un fait montréalais que les sculpteurs ont l’air d’avoir bien pensé. La roue sera montée assez haut hors de portée sur des pilotis donnant le moins de surface possible à défigurer. En grandeur et valeur, il est facile de comparer «?La Vélocité des Lieux?» avec «?l’Homme de Calder?» qui elle, mesure 22 mètres et d’une valeur estimée de 50 $ millions et qui est aujourd’hui une fierté de l’art public montréalais plus de 45 ans après sont installation.
Cette structure est un cadeau bien mérité aux résidents de Montréal-Nord qui n’ont pas toujours la vie facile, une belle porte d’entrée sur la ville et qui saura embellir un des carrefours les plus achalandés de la ville. Mais, il nous manque encore cette œuvre centrale réunissant les Montréalais et dominant la ville qui devrait être située au pied du Mont-Royal aux coins des rues du Parc et des Pins. Une œuvre grandiose qui sera la carte postale de la ville pour les millions de touristes qui y passent chaque année.
Je trouve cette roue plutôt intéressante et j’ai bien hâte de la voir dans son nouvel environnement complété. En attendant, voici mon top 9 des œuvres publiques et privés ouvert à tous de Montréal.
- 9. Mélangez le Tout du Duo Cooke-Sasseville, Centre Jean-Claude-Malépart.
- 8. L’œil de Altmejd, Musée des Beaux-Arts de Montréal.
- 7. Gratte-ciel, cascades d’eau/rues, ruisseaux… une construction de Melvin Charney, place Émilie-Gamelin
- 6. La foule illuminée de Mason, Tour Banque Laurentienne.
- 5. Force de Théberge, square Viger.
- 4. Révolution de de Broin, Parc Maisonneuve-Cartier, Métro Papineau.
- 3. Statue d’Amphitrite de Guibal, Centre de Commerce mondial.
- 2. Man: Three Disks de Calder, parc Jean-Drapeau.
- 1. La Joute de Riopelle, place Jean-Paul Riopelle.