Comme dans plusieurs billets, avant de commencer, je vais vous offrir les antécédents de mon opinion, le pourquoi-du-comment je crois avoir raison d’offrir mon point de vue. Je suis séparatiste montréalais francophone qui habite Hochelaga, mais qui travaille dans l’ouest de l’île de Montréal. C’est-à-dire, je suis entouré de beaucoup d’anglophones et d’allophones. Pourquoi est-ce pertinent ? Puisque je suis sur le point de parler contre mon coeur et parler avec ma raison.
Même comme séparatiste il y a des petites choses que je ne comprends pas de la part des purs et durs. Je suis heureux que la loi 101 soit quand même bien respecté et je crois qu’elle était une nécessité en 1977 suite à l’adoption des lois 63 et 22. La Charte de la langue française (le vrai nom de la loi 101) mérite surement d’être revue et amélioré et rien ne le démontre plus que ce reportage par Radio-Canada qui selon moi, frappe sur le mauvais clou. Le reportage du journaliste de la chaîne gouvernementale fédérale, dois-je le rappeler, nous présente que 26% des raisons sociales de boutiques entre Papineau et Atwater sont unilingues anglaises.
La loi est claire, une raison sociale anglophone devrait au minimum contenir une explication du commerce. Par exemple, Lunetterie NewLook, Les Cafés Starbucks ou simplement être traduite Staples au Québec devient donc Bureau en Gros ou Kentucky Fried Chicken qui est Poulet Frit Kentucky. La charte a été rédigée entre 1969 et 1977 et depuis les choses ont changé. La mondialisation à faite que l’anglais est devenu la langue la plus utilisée en commerce et franchement, sans trahir notre héritage, il serait important de s’adapter quand même un peu. Je ne parle pas de revenir en arrière de 50 ans ou de faire plus de place à l’anglais, mais le nom des chaînes sont importantes et je préfère acheter mes vêtements chez Guess Jeans que chez Denim Devine.
C’est à nous en tant que consommateur de faire une différence et non au gouvernement, si je me fais servir en français, avec des affichages en français dans une boutique de la rue Ste-Catherine qui porte un nom anglophone, est-ce que me sens menacé ? Pas du tout! Je me sens menacé quand je vais au Couche-tard sur le Boulevard des Sources et que je me fais servir en anglais par quelqu’un qui ne parle presque pas français. À mon avis, je vais encourager l’américaine « Café Starbucks Coffee » qui ont pris la peine de suivre notre loi avant de donner mon argent à l’ontarienne Second Cup qui n’a fait aucun effort. La Ste-Cath est la plus grande artère commerciale du canada et nous sommes fiers de voir des H&M, Armani, Apple Store, American Apparel ouvrir leurs portes sur cette dernière. Il est possible de faire des compromis sans en perdre notre français. Je crois que le problème réside sur les compagnies locales qui décident d’utiliser des noms en anglais. Yellow, Point Zero sont des exemples de raisons sociales de compagnies qui ont leur siège social ici même dans la métropole.
Il faut quand même se rendre à l’évidence, nous ne sommes que sept millions de francophones sur un continents qui en comptes plus de 400. Il est normal que nous ayons de l’anglais autour de nous, dites-vous que nous utilisons quand même beaucoup plus notre langue que la mère patrie, vous n’avez qu’à écouter TV5 pour une heure ou deux pour voir à quel point l’anglais a envahi la France. L’image a été utilisée à mainte reprises, mais nous sommes comme les irréductibles gaulois d’Astérix dans une mer d’anglophones. Il ne faut pas oublier que l’anglais fait partie intégrante de notre histoire. Autant que je suis un athée convaincu, je ne renierais jamais le fait que la religion Chrétienne est une part entière de mon histoire. Je n’ai beau pas croire en une entité religieuse, mais si tu essais de raser toutes les églises ou la croix du Mont-Royal, je serais un des premiers en ligne pour t’en empêcher.
Un autre détail où j’ai de la misère avec ce reportage est dans « Montreal-Bashing » qu’il fait preuve. Des Payless Shoe Source, des Best Buy, des American Apparel, des Future Shop, des Burger King… il y en a PARTOUT au Québec, alors pourquoi s’acharner sur Montréal. Aller marcher au Dix30 et on reparlera après.
Le reportage mérite quand même d’être écouté et de visiter la section du site web de la SRC dédié au reportage. Mais en conclusion, c’est à vous, à nous de faire une différence, ne comptez pas sur l’Office de la Langue Française pour nous aider ici, ils ont assez de problèmes à faire écrire un français sans fautes à nos enseignants de secondaire pour ce soucier des boutiques de la Catherine !
À vous de choisir;
Dairy Queen ou La Crèmière ?
Réno Dépôt ou Home Depot ?
St-Hubert ou Scores ?
Le Keg ou Bâton rouge ?