L’idée d’un casino sur l’île Ste-Hélène ne date pas d’hier, les rumeurs veulent que le Pont du Havre incorpore une salle de bal et un casino à même son pavillon. Lors de sa construction, un bâtiment art-déco qui se voulait un endroit pour événements a été construit à la hauteur de la rampe pour l’île. L’édifice a finalement été « emprunté » par l’armée à la venue de la guerre et le projet de casino ne s’est jamais concrétisé. L’endroit a également servi d’écurie pour la GRC, d’entrepôt et même de salon pour baigneurs au moment où une plage était disponible prêt du pont. Aujourd’hui, pour des raisons d’assurance, le pavillon reste vide et est nettoyé de temps à autres. Les assureurs, je crois, n’aimaient pas le détail que le toit de la structure est aussi le tablier du pont.
Originalement, le pont avait trois voies de circulation, les voies extérieures, équipé de rails, devaient accueillir le tramway, mais les rails n’ayant jamais servie furent retirées pour faire place à de nouvelles voies de circulation. La quatrième voies apparue en 1956 et la cinquième en 1959. Parmi les autres altérations survenue depuis sa construction, la rampe en aval a été ajoutée en 1961 pour l’Expo67 mais, plus important encore, en 1958 et 1959, le pont fut rehaussé de 40′ à 120′ entre les piles #9 et #10 pour faire place à la voie maritime alors en construction. Vous reconnaîtrez cette exploit d’ingénierie par la structure qui est au-dessus du tablier au lieu d’être en dessus.
L’expropriation que Montréal a connus lors de sa croissance fulgurante serait presque inhumain aujourd’hui en 2011, seulement déplacer quelques familles pour l’échangeur Turcot fait un tollé médiatique. Les lois étaient quand même différentes et malgré plus de 170 familles de classe ouvrière déplacées du quartier Ste-Marie (aussi connu sous le nom de Faubourg à m’lasse) un homme et son usine de la rue De Lorimier fit changer les plans du pont et les lois concernant l’expropriation.
Hector Barsalou, co-propriétaire de la compagnie Les Savons Barsalou refusa catégoriquement les offres de la société responsable de la construction et les ingénieurs durent utiliser leur imagination et plusieurs millions de dollars pour modifier les plans de construction. L’accès au pont devait être originalement rue Bordeaux et fut déplacé, ce qui causa la « Courbe de la mort » et lui donna également le surnom de « Pont Croche ». L’usine situé aujourd’hui au 1600 De Lorimier est toujours debout et donne un pied de nez quotidien à tous les automobilistes qui empruntent le pont.
Une légende veut que les quatre tourelles de 13′ de haut et pesant plus de six tonnes au sommet de la structure soit un don de la France. La rumeur vient tout simplement qu’elles sont plus ou moins en forme de Tour Eiffel mais, elles ont toujours été sur les plans originaux et n’ont jamais eu aucune connexion à la mère patrie.
Le pont en chiffre; a coûté 23 millions à construire dont trois pour les frais d’expropriation. Il est long de 3,4 km et a nécessité 33 267 tonnes d’acier, 103 367 mètres cube de béton, 38 642 litres de peinture et quatre millions de rivets. Plus de 43 000 000 véhicules le traverse par année ce qui donne une moyenne d’un peu plus de 122 000 par jour. Le pont est fermé sur une base régulière pour les événements tels que le Marathon de Montréal et le concours international des Feux d’artifice de La ronde, Sans compter le nombre de gens qui veulent attirer l’attention en grimpant dans la super structure. Qui ne se rappel pas des événements de Fathers-4-Justice ?
À la saveur du moment, le Pont Jacques-Cartier a également son propre compte Twitter. Le pont Jacques-Cartier est le pont le plus photographié à Montréal et a surement sa place dans l’imaginaire des Montréalais pour les bonnes et les mauvaises raisons. Le prochain billet portera sur un rêve qui prit presque 90 ans à se réaliser. Le tunnel sous le St-Laurent.
Une traversée du Pont.