L’art est partout dans le métro, chaque station a ses charmes, ses œuvres, sa personnalité et c’est ce qui en fait son unicité. À la fin des années 70, lors de la livraison des MR-73, l’art se trouvait à l’intérieur des voitures.
Les 282 motrices avaient sur les loges de conduite une des quatre grandes murales de 213 cm sur 223 cm représentant différents aspects de la métropole.
Où sont ces murales?
Si vous croyez voir l’œuvre d’un artiste connu de l’époque, détrompez-vous, les fresques ont été conçues par un dessinateur de maquettes chez Bombardier, M. Michel Beaudet, sur qui je n’ai trouvé aucun détail additionnel. Je dois avouer qu’elles étaient superbes.
Leur vie fut de courte durée et je ne les ai jamais revues par la suite. Je me suis donc retourné vers la STM pour plus de détails sur leur retrait et j’ai reçu une réponse de M. Benoit Clairoux, conseiller aux affaires publiques de la société de transport, qui, sûrement très surpris de recevoir ce genre de question, a bien eu l’amabilité de vouloir m’aider.
Il me raconte que les murales de « tedlar » (vinyle) blanc et transparent pouvaient être facilement déchirées, que des vandales enlevaient les immeubles de leur choix pour les coller où bon leur semblaient. Elles ont donc complètement été retirées des voitures pour garder des cloisons entièrement vierges, orange et sans personnalité.
Comme le village d’Astérix, une murale irréductible résiste toujours à l’envahisseur. Elle ne peut être admirée du grand public. Cette dernière, qui de fait, appartenait à M. Clairoux, se retrouve dans une salle d’attente pour les employés des ateliers d’Youville, où s’effectue l’entretien des voitures de métro. Un endroit, qui à première vue, nous fait revenir dans le temps.
Ce qu’elle représentent
Au total, M. Beaudet aura dessiné quatre panoramas de Montréal, chacune représentant des éléments spécifiques de la ville. La première dédiée aux institutions scolaires et religieuses, la deuxième aux immeubles sportifs et socioculturels, la troisième se concentre sur l’équivalent de l’arrondissement de Ville-Marie et la dernière nous montre un survol de tous les édifices à un seul et même endroit.
Il est très surprenant d’apercevoir plusieurs de ces constructions maintenant disparues. Si à l’époque, ils étaient vus comme des points d’intérêt assez importants pour appliquer sur les murs du tout nouveau métro, aujourd’hui, plusieurs ne sont que des souvenirs pour les plus vieux de la population.
Combien d’immeubles pourrez-vous reconnaître?
Institutions scolaires et religieuses.
Sport et Cultures
Centre-ville et Vieux-Montréal
Ensemble général
Je remercie M. Benoit Clairoux et la STM qui m’ont donné la permission d’utiliser les photos. Du coup, je tiens à «plugger» sans qu’il me l’ait demandé, son livre «Raconte-moi le métro de Montréal» paru en 2016 aux Éditions de l’Homme, disponible en version papier et électronique.
M. Clairoux est avant tout historien et amoureux inconditionnel du métro de Montréal. Si le sujet vous intéresse, son histoire et surtout ce qui en fait un des plus beaux métros au monde, je vous invite à vous en procurer une copie sans hésitation.
Édit: Il faut croire que ce texte a été apprécié par la STM qui en a publié un résumé dans son bulletin d’Information le juillet 2017.