Depuis quelques jours, le monde aéroportuaire de la grande région de Montréal semble faire les manchettes. La démolition de l’aérogare de Mirabel, une nouvelle ouverture d’un hydro-aéroport et les péripéties de l’OACI, les ventes moins grandes que prévue de la CSeries de Bombardier et ces alertes à la bombe, Montréal est, si on semble l’oublier souvent, un centre névralgique du monde de l’aviation sur la planète et ça parait. Les projets de Mirabel et de l’OACI, sont plus de questions politiques qu’urbaine et à défaut d’en savoir plus sur le sujet, je vais m’abstenir d’en discuter en long et en large puisque je ne sais pas vraiment ce qui se passe derrière les portes closes de ces bureaucraties. toutefois, certains projets tout aussi intéressants, mais de moindre envergure me fascine et peuvent affecter la vie des résidents.
Les lettres « YUL » pour les montréalais veulent dire beaucoup, ces lettres de codes de l’aéroport de Dorval représentent notre ville pour le meilleur comme pour le pire, YUL est à Montréal ce que LAX est à Los Angeles. Par contre, si je mentionne CSZ8, CSN2, CSA4 ou le tout nouveau CVP2, vous aurez sûrement aucune idée de ce que je parle. Pourtant, ce sont des « aéroports » situés sur l’île de Montréal et qui desservant une clientèle existante. À titre de référence, voici une carte des aéroports, héliports et hydro-aéroports privés et publics du Grand Montréal.
Hydro-Aéroport Montréal Centre-Ville est le nouvel aéroport de Montréal, situé sur les berges de l’île Ste-Hélène ce dernier pourra desservir les hydravions pour les tours de ville ainsi que des appareils privés. Assez près du centre ville, CVP2 est le deuxième hydro-aéroport utilisant les berges de Montréal comme port d’attache. Le premier étant situé sur les berges de la Rivière des Prairies à l’est du Pont Olivier-Charbonneau. Les installations de l’hydro-aéroport centre-ville situées sur le Chemin MacDonald à l’Île Ste-Hélène offre les services habituels que vous retrouverez dans de petits aéroports locals, essences pour les appareils, salon pour les voyageurs. Je vais dire franchement, d’où j’écris ces lignes, il y a eu une définitive hausse des vols de ces appareils. Est-ce que c’est parce que nous les remarquons plus ou tout simplement parce qu’en effet, il y a eu recrudescence, il m’est impossible de le confirmer, les bruits sont loin d’être dérangeant. Nous aurions aimé vous donner plus d’information, mais nos questions sont resté sans réponce chez CVP2. Nous avons dû piger à ce que nous avions trouvé dans les médias traditionnels. C’est-à-dire, pas grand chose.
CVP2 est un projet qui a vu le jour grâce à plusieurs pourparlers avec une multitude de participants. Un autre projet est sur la table depuis longtemps et cette ébauche n’a toujours pas la traction dont elle a besoin, l’héliport de Montréal cherchent encore le bon endroit où atterrir. Montréal, malgré les mauvaises langues, a encore plusieurs sièges sociaux comme Cascades, Bell, Alcan ou Hydro-Québec qui ont plusieurs bureaux régionaux et qui gagneraient à avoir un accès rapide à leur hélicoptère de compagnies. De plus, cela pourrait être une motivation pour le SPVM de s’équiper d’un hélicoptère de contrôle de foule. Au Canada, seules les villes de Calgary, Edmonton, York et Durham sont équipées de matériel volant. Certaines de ces compagnies seraient sûrement prête à payer leur part d’un héliport public et c’est ce que souhaite l’Association Québécoise du transport Aérien, son Président M.Éric Lippé et le directeurs aux hélicoptères et président de Passport-Hélico, M.Yves Le Roux.
Ce projet est dans les livres de l’AQTA depuis des décennies, l’édition de leur publication Circul’air datant de 1989 (PDF) mentionne des arguments qui en 2014, semble être assez d’actualité. Sécurité civile, tours touristiques, accès aux gens d’affaire, arrivées diplomatique et surtout les besoins médicaux par exemple, le CUSM prévoit l’installation d’un hélisurface sur le toit du nouveau bâtiment et ce tout près du centre de traumatologie, aucun plan pour le CHUM pour le moment. Dans un monde où les secondes peuvent être critiques, le transport d’organes d’un hôpital à un autre pourrait être une question de vie ou de mort. Pour les affaires, oui Dorval ou St-Hubert sont équipés pour l’accès aux hélicoptères, mais avec Turcot, Bonaventure, Rond-Point Dorval et le Pont Champlain, son accès au cours 10-15 prochaines années pourraient être… spéciale. Côté touristique, comme j’ai mentionné avant, CPV2 offre le service de tour de ville en hydravion, mais le tour en hélicoptère est aussi populaire (et meilleur), mais pour ça, il faut se rendre à un des points de décollage en banlieue, ce que les touristes, même aux poches profondes ne feront pas.
Depuis 1989 jusqu’à aujourd’hui, les temps ont changé et les terrains vagues en ville qui pourrait accueillir ce genre d’installation sont plutôt rare. À un moment donné, Griffintown se voulait un endroit rêvé, mais l’arrivée de condos en quantité industrielle a créé un endroit parfait pour les « pas dans ma cours ». Dans le même coin, il a des terrains autour de la Cité du Multimédia Mel’s sur l’autoroute Bonaventure ou même l’île Ste-Hélène qui donneraient un accès rapide au casino, entre-autre et au centre-ville en conjoncture avec le CVP2. Oui je le sais, ces services, que ce soit l’hydro-aéroport ou l’héliport sont pour les gens plus riches et pour une poignée de privilégiés, mais ils offrent une nouvelle arme dans l’arsenal du Montréal Inc pour attirer de nouveaux sièges sociaux et à Tourisme Montréal pour attirer des touristes plus nantis qui eux créent de l’emploi pour les gens de la classe moyenne.
Un petit éditorial pour terminer. Montréal est une plaque importante pour le monde de l’aviation et ces changements ne peuvent que confirmer notre position (sauf pour Air Canada bien sûr). Des compagnies importantes dans cette industrie se retrouve dans le grand Montréal, Bombardier, Pratt & Whitney et CAE pour ne nommer que ceux là. Des organisations tout aussi importante comme l’OACI, l’IATA, l’IFALPA et l’ACI qui gèrent à chaque jour ce qui se passe dans le ciel de la planète entière. C’est un détail important qui semble sortir de la tête de nos politiciens Hors-Québec, sauf, quand l’OACI est courtisé par d’autre pays. Quand je vois le budget fédéral donner la lune au monde de l’automobile de l’Ontario, une industrie qui n’est aucunement capable de s’adapter à la nouvelle réalité de 2014, ça me fait mal de voir nos industries fortes être complètement oubliées. Pendant ce temps, à Mirabel, ont annonce 2000 pertes d’emploi très bien rémunérés depuis le début de l’année et que notre bon gouvernement Harper ne fait rien pour la cause parce que les Québécois ne votent pas de son côté.