Dans les nouvelles, il n’y a que deux sujets. la charte et ce bout de béton qui est tombé sur l’A40. Puisque la charte est, pour le moment, un enjeu provincial et que ce blogue se nomme ProposMontréal. je vais donc me concentrer sur le problème de viaduc. Pour ce qui est de la charte, le sujet est glissant et je vais m’en tenir loin, très loin.
À titre d’information je ne suis pas ingénieur, ni expert sur le bitume et le béton utilisé au Québec et ce billet se veut tout simplement un appel au calme. Maintenant, revenons à notre béton, depuis l’incident sur/sous le viaduc Hymus/Henri-Bourassa enjambant l’autoroute 40 nous avons entendu un nombre presque innombrable de commentaires tout aussi insignifiant l’un de l’autre. Ma préférée, surtout sur les ondes de CJAD. « Il préfère dépenser de l’argent sur la charte que sur la réparation des infrastructures » ou encore « C’est dans le West Island, donc le gouvernement du PQ s’en fout ».
Toutes les raisons peuvent être données, notre météo est difficile à gérer, le sel et le calcium hivernal, les coupes dans les budgets de la voirie et même la corruption si vous tenez à vraiment faire le tour de la question. Je tiens donc à vous ramener à la réalité, des bouts de béton, il en tombe partout. Une petite recherche sur mon ami Google m’a permis de trouver d’autre exemple d’infrastructure perdant des couches de bétons.
À Vancouver, notre petite soeur de l’ouest. Le pont Pattullo qui traverse la Rivière Fraser, propriété de TransLink, l’équivalent de l’AMT pour le grand Vancouver, a commencé à s’effriter et la semaine passée a fait les manchettes quand ils ont dû installer des filets sous la charpente pour attraper les débris qui en tombaient sur une base régulière. Encore à BC, en 2012, un bout de béton de deux pieds de long est tombé sous la chaussée sous le pont Granville en plein Vancouver. Mais peut-être est ce la météo canadienne qui ne se marie pas bien avec le béton. Allons plus au sud.
À Dallas, en octobre 2013, des morceaux de béton de grandeur impressionnante sont tombés du Houston School Bridge paralysant une partie de l’Interstate 20 juste avant l’heure de pointe. À Nashville, Tennessee, l’autoroute 40 (pas la même qu’ici) a été fermé le 11 septembre 2013 pendant 8h quand des débris sont tombés du Viaduc de Charlotte Street. Fait à noter que c’était la 3e fois depuis dans les mois d’août et septembre que l’autoroute devait être fermé à cause de ce même viaduc.
l’I-35 a Kansas a passé prêt de faire une victime quand un morceau d’un viaduc s’est détaché et a atterrit dans le pare-brise d’un véhicule passant sous la structure, un entrepreneur était en train d’effectuer des remplacements de joint de dilatation du pont, l’erreur humaine est donc à blâmer, comme pour les méchants paralumes de la 720 voilà quelques années.
Un dernier? En Caroline du Nord, des morceaux importants sont tombés du Pont Bonner directement dans l’Estuaire d’Oregon qui ont forcé les autorités du Département du Transport de la Caroline du Nord à ouvrir la bourse pour un projet d’un nouveau pont. Il est important de dire que cet incident s’est passé le 9 décembre 2013, et que les contrats de reconstructions ont déjà été accordés. C’est un peu plus vite que le pont Champlain ça!
Comme vous pouvez le voir, comme tellement de gens aiment le dire, ce n’est pas juste à Montréal que ce genre d’incident arrive. Dans les années 50 et 60, le béton était un nouveau matériaux à la mode et malgré sa solidité, pas nécessairement bien maîtrisé par les entrepreneurs de bonne foi. Les Québécois sont souvent repliés sur eux même et oublient souvent de voir que le gazon n’est pas toujours plus vert de l’autre côté. Malheureusement, à Montréal, au Québec et en Amérique du Nord, l’industrie a oublié d’entretenir ces structures et 50 ans plus tard, les dégâts commencent à se faire paraître, ici comme ailleurs.
Je sais, c’est parce que ça tombe ailleurs que ça doit tomber ici, mais la réalité et les faits sont présents. Est-ce triste quand ce genre d’incident arrive, oui. Est-ce que ce genre d’incident doit cesser, oui. Mais des années de laisser aller nous rattrapent finalement et essayer de s’ne sortir sans accident sera presque impossible. Tous les paliers de gouvernement passés et présents sont à blâmer pour les dégradations de notre réseau routier, les années 60 auront vu la prolifération de structures dédiés à l’automobile en béton, c’est à nous maintenant de corriger les erreurs du passé.
Ce qui est triste, c’est que ces accidents reste sans blâme direct et semble être incrusté dans la mentalité générale. en 2009, le décès d’une jeune dame sur la rue Peel quand un bloc de béton s’est détaché de l’Hôtel Residence Inn. L’effondrement du Viaduc de la Concorde à Laval en 2006 a également fait une victime. Dans ces deux cas tragiques, est-ce que quelqu’un à fait de la prison ou a été apporté en cours pour une négligence évidente? la réponse est non et voilà ou la mentalité doit changer, à défaut de pouvoir compter sur leur bon jugement, peut-être que s’en prendre à leur prote-feuille est la route à suivre.