La revanche du pont roulant

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Il y a toujours eu un attrait architectural au look industriel. Que ce soit un mur de brique, quelques poutres à pleine vue ou encore… un pont roulant de 40 tonnes?!? Voici donc un sujet un peu plus léger que d’habitude, la revanche des ponts roulants.

Nous ne le cacherons pas, Montréal a déjà été une métropole industrielle du Canada entier, mais depuis la fin des années 60 et 70, ce patrimoine est délaissé peu à peu et est déménagé dans des pays émergeant comme la Chine le Bangladesh et l’Inde. Ce qu’il nous reste dans les endroits tels que les Shops Angus, la Rue St-Patrick, St-Henri et autres quartiers de travailleurs de Montréal ont de très grands bâtiments de briques rouges, très solides avec beaucoup d’histoire qui ne sont que des canevas vides pour ceux et celles qui verront le potentiel de ces constructions du passé pas si lointain. Plusieurs de nos pères et grands-pères ont construit des locomotives et des tanks dans ces endroits mythiques, salles et graisseux, berceaux du syndicalisme Québécois et qui ne reste que certains vestiges architecturaux visibles qui ne le rappelle au travers des quartiers de la ville.

Ce type de nouvelles architectures sont aujourd’hui soit des condos, des salles de spectacle ou transformées en bureaux pour start-ups et autres nouvelles technologies, comme un clin d’oeil au travailleur d’autrefois par ceux d’aujourd’hui.

Mais comme je disais en ouverture de billet, le pont roulant reste un des vestiges des plus uniques, un grand pont au plafond d’un grand entrepôt, habituellement d’acier jaune avec un treuil qui pend de ce dernier de plus ou moins 100 pieds qui sert/servait à lever et déplacer un item plutôt pesant et imposant. Malheureusement, à quelques exceptions, Montréal est maintenant dépourvue de la plupart de ces manufactures. Dernièrement, les ponts roulants reviennent à la mode, du moins en décoration et pour un billet plus léger en ce vendredi soir, voici quelques exemples d’utilisant de ponts comme éléments de décoration.

Le Complexe Angus avant.
Le Complexe Angus avant.

Quand on pense grande manufactures Montréalaises, on pense souvent aux Shops Angus, la fabrication de locomotive dans La Petite-Patrie était un complexe industriel du Canadien National et employait prêt de 12 000 employés durant ses meilleures années. Les locomotives ont fait place à des engins militaires durant la 2e guerre mondiale. Le complexe a officiellement fermé ses portes en 1992 et a fait place à plusieurs résidences, complexe de bureaux, une SAQ et…. un supermarché Loblaw. Je vais régulièrement dans ce supermarché depuis quelques années et pour des raisons assez bizarres, je n’ai jamais pensé à lever la tête et à regarder le plafond et en avril 2013, j’ai regardé en hauteur pour voir un de ses ponts roulants en plein supermarché.

Psst... En haut à droite :)
psst… En haut à droite 🙂

Griffintown était, avant d’être un parc à condos en devenir, un quartier rempli de shops, d’entrepôts et de manufactures qui employaient des dizaines de milliers d’ouvriers. Un de ces plus grands employeurs était surement le Chantier naval d’Augustin Cantin sur les rives du canal Lachine. Aussi connu sous le nom de la Montreal Marine Works, le chantier ferma ses portes en 1952, après avoir fabriqué plus de 70 navires depuis son ouverture en 1846 pour la Compagnie du Grand tronc, le gouvernement du Canada ou l’homme d’affaires John Torrance. Aujourd’hui, il nous reste quelques vestiges de l’oeuvre de M. Cantin, par exemple la Minoterie Robin Hood Multifoods de la rue Notre-Dame et la salle multifonctionnelle/galerie d’art L’Arsenal de la rue Williams et ces à cet endroit que nous allons. Entre les oeuvres d’art d’artistes contemporains et les événements spéciaux qui s’y trouvent les samedis soirs se trouve, en regardant vers le plafond de cet établissement de plus de 83 000 pieds carrés où on y construisait des éléments de navires, pas un, mes 2 ponts roulants.

Un des ponts-roulant de l'Arsenal
Un des ponts-roulant de l’Arsenal

Au début des années 1900, dans la cité de Maisonneuve (aujourd’hui Hochelaga-Maisonneuve ou HoMa pour les intimes) la demande en électricité commence sérieusement à dépasser l’offre par les compagnies locales et la Shawinigan Water and Power Company voit son point d’entrée dans le marché important de Montréal. Ils ouvrent donc un poste d’arrivée sur l’Avenue d’Orléans à l’ouest de Pie-IX juste au nord d’Ontario Est avec une ligne de 4475 kW. Depuis 2011, ce bâtiment a brillamment été transformé en Coop d’habitation Sation No.1 par la firme d’architecture Aedifica. En marchant entre chez moi et le Parc Olympique le premier vendredi du mois passé, j’ai passé par leur stationnement couvert, impressionné par l’architecture, j’ai pris quelques minutes pour regarder vers le haut et devinez ce qui se pointait devant moi… un pont roulant.

Coop d'Habitation Station No.1
Coop d’Habitation Station No.1

Après ces visites, je suis convaincu que ce n’est qu’une question de temps avant qu’Ikea ou Crates and Barrels commencent à vendre des ponts roulants de plusieurs tonnes comme élément de décoration!

Comme vous voyez, ce billet ce voulait léger et pas un cours d’histoire. Mais vous, en connaissez-vous des ponts de cette ampleur ailleurs à Montréal ou connaissez-vous d’autres éléments de décor industriel qui ont refait leur apparition dans de nouvelles rénovations ?

Locomotive dans les Shops Angus
Locomotive dans les Loco Shops du CNR à Pointe St-Charles

Commentaires

Martin Bérubé Écrit par :

Amoureux de Montréal, fasciné par l'histoire de la ville, son urbanisme et sa toponymie, ni historien ni spécialiste du sujet, Martin n'était même pas né à l'époque de 99% des sujets discutés de ce site. Il aime trouver des réponses aux questions qui sont posées. Les billets que vous lisez ne sont que les résultats de la quête vers des réponses et le besoin de partager.